Dans le cadre d'un projet "Résidence d'auteur", Martin Page est venu partager du temps avec les élèves de 4*1.
Il interviendra en classe toutes les semaines pour des ateliers d'écriture.
Voici ce qui s'est passé lors de notre rencontre ce matin.
Accueil de MARTIN PAGE – 08/10/2019 - (préparation du 07/10/2019)
Comment s'est passé votre accueil aux Pannevelles (Lucas F) ?
Bien ! Je fais un travail où les gens m'invitent. Ces gens sont très accueillants et chaleureux et curieux avec moi. Bravo les Pannevelles.
Quel a été votre livre le plus vendu (Matthew) ?
C'est difficile à dire car j'ai publié une vingtaine de livres, et je ne regarde pas le nombre d'exemplaires vendus.
Cet argent me permet de « manger » mais je ne regarde pas les chiffres de vente. Certains se vendent bien, d’autres moyen, d’autres pas du tout.
Qu'est-ce qui vous donne de l'inspiration pour écrire des livres (Mélissa) ?
L'inspiration vient nécessairement, à partir du moment où on y consacre du temps.
C'est comme le sport. La 1er année, on n'est pas très bon. Ce sont les années de pratique qui nous permettent de progresser. Les idées de stratégies viennent avec la confiance.
C'est ça l'inspiration. Au bout de plusieurs années on atteint un bon niveau.
Mon inspiration vient de tous ces petits textes et poèmes que j'ai écrits. C'est toute mon énergie. L'inspiration n'est pas magique, c'est du travail acharnée.
Quelles capacités faudrait-il avoir pour exercer votre métier (Yassine) ?
Il faut être persévérant, ne pas se laisser arrêter par l'échec.
Il faut aimer les histoires. Il faut aimer lire et aimer écrire.
Il faut être déterminé, concentré, regarder autour de soi, observer.
Il faut vraiment un goût pour les histoires et avoir envie d'en raconter.
On pense tous les choses du monde, et on a envie de les partager.
Par exemple j'ai écrit un livre pour défendre les animaux, et j'ai voulu faire découvrir aux gens plein de choses sur ces animaux.
Combien d'argent gagnez-vous pour écrire et vendre vos livres (Lukas D) ?
Énormément ! ;-) Non, pas tout à fait !
J'ai écrit un livre « Conversation avec un gâteau au chocolat », je n'ai pas touché beaucoup d'argent. Pour « Les animaux ne sont pas comestibles », j'ai touché 10 000 euros, j'ai mis des mois à l'écrire.
Pour « Flora et Max », on a écrit un livre à 2 et on a touché 1500 euros chacun.
Après, il y a l'argent que tu touches quand tu signes le contrat et que tu vends un livre.
Sur un livre qui coûte 6€, je touche 10 %, soit 60 centimes.
Je touche de l'argent si mon livre est adapté au théâtre ou au cinéma.
Je touche de l'argent pour d'autres activités ou projets, ou ateliers d'écriture.
Les modes de revenu des écrivains sont multiples. Je fais aussi des lectures dessinées.
Je ne touche pas de l'argent tous les mois. L’éditeur me paie une fois par an. Il faut être très organisé, rigoureux et économe. C'est dur mais ça apporte plein de plaisir par ailleurs. J'ai le plaisir de faire ce métiers. C'est le choix que j'ai fait. C'est rassurant d'avoir de l'argent qui tombe tous les mois, mais c'est quelque part une prison.
J'ai une vie stimulante et intéressante.
Êtes-vous célèbre (Fabio) ?
Quand on est écrivain , ce n'est pas fréquent d'être connu. Il y a des écrivains très connus.
Je suis reconnu par d'autres écrivains.
Est-ce que vos personnages existent réellement où sont-ils imaginaires (Iliasse) ?
Dans mes romans non. Dans mes essais oui.
Parfois je change des noms pour ne pas gêner les gens.
Les personnages des romans sont inventés mais je m'inspire de personnages que je connais. Mes personnages naissent de ma vie, de mon expérience, de ma confrontation avec les autres. On peut s'inspirer de petits détails.
Écrire un roman c'est comme un potager. Ça pousse bien grâce à un bon terreau.
Avez-vous des correcteurs (Noah) ?
Il y a les éditeurs et les correcteurs. Il y a un correcteur (surtout une correctrice) par maison d’édition. Ce sont de très bonnes correctrices de la langue française. Il reste parfois des coquilles, des fautes qu'on n'a pas vues.
Ensuite, il y a le métier d'éditeur. C'est la personne qui va recevoir le manuscrit et qui va dire s'il accepte ou pas. S'il accepte, il devient partenaire avec l’écrivain et va conseiller d'améliorer certaines parties du livre. Il va aider à rendre le livre meilleur.
Avez-vous déjà fait des dédicaces (Steevens) ?
Oui ça m'est arrivé. Souvent dans les librairies, les établissements scolaires, des festivals. Ce sont les gens qui veulent un petit mot. J'ai une maison d'édition avec ma compagne, et on dédicace des livres.
Depuis quel âges faites-vous ce métier (Matthew) ?
J'ai commencé jeune, avec des textes de plus ne plus long J'avais l'idée d’écrire un roman (1er roman à 17 ans). Il faut du temps pour aller vers l'écriture d'un livre.
Ensuite on poste le livre à des éditeurs pour travailler le texte et l'imprimer.
Au début l'éditeur ne voulait pas de mon roman. J'étais triste et déprimé.
J'ai alors écrit un 2ème roman. Je l'ai renvoyé. Et il a été refusé encore.
J'ai donc écrit un 3ème roman, je l'ai envoyé et il n'a pas été accepté !
Mais je savais que c'était ce que je voulais faire. J'ai écris un quatrième livre. Et cette fois une maison d'édition m'a appelé pour le publier.
Si on a des idées particulières ou un parcours particulier, on est confronté à l'échec. Mais en même temps ça m'a forcé à m'accrocher et à m'obstiner, pour continuer à avancer. J'aurais préféré que ce soit plus simple.
Mais parfois dans la vie on est confronté à des moments difficiles. Mais il faut continuer.
Devenir un écrivain n'est pas un parcours super simple.
Dans combien de pays avez-vous trouvé l'inspiration pour écrire (Joao) ?
J'ai des livres qui sont traduits en portugais, qu'on trouve au Portugal ou au Brésil. J'ai des livres traduits en arabe, en islandais.
Parfois, j'ai été invité dans des pays étrangers pour présenter mes livres. J'ai voyagé (Italie, Corée du Sud…). Cela m'a inspiré. Tout ce qui se passe dans ma vie m'a inspiré.
Quelle est la différence entre un livre et un roman (Flore) ?
Un livre est un objet physique. Un roman est un style. C'est un livre dans lequel il y a une œuvre de fiction.
Faut-il avoir un diplôme (Joao) ?
Heureusement non. Le diplôme est sur-valorisé. J'ai un parcours scolaire chaotique. J'ai redoublé ma seconde. J'ai eu mon bac mais pas de diplôme universitaire.
Un diplôme est toujours bien vu pour être écrivain, même si dans les fait ce n'est pas nécessaire. Mais le diplôme facilite la vie. Il y a des gens géniaux qui n 'ont pas eu de diplômes.
Est-ce que vous faites aussi des BD (Steevens) ?
Oui, une fois. « Le banc de touche ». ça parle de solitude, de dépression, de suicide, c'est assez grave.
Quel est vrai nom de votre métier (Steevens)?
Combien de livres avez-vous écrits dans votre carrière (Joao) ?
Comment se passe la vie de tous les jours en tant qu'écrivain (Noa) ?
Comment êtes-vous devenu écrivain (Ludérick ) ?
Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre (Océane PR) ?
Combien avez-vous de lecteur et dans quels pays (Noah) ?
Quel est votre livre préféré parmi vos livres et parmi les autres écrivains (Thomas) ?
Quel est le livre qui vous a le plus inspiré (Iliasse) ?
De quelle origine êtes-vous (Noa) ?
Comment choisissez-vous les titres de vos livres (Joao) ?
Faites-vous partie des écrivains les plus célèbres (Ludérick) ?
Connaissez-vous d'autres grands écrivains (Mélissa) ?
Où habitez-vous (Océane H) ?
IPLG
Le mardi premier février, les élèves de troisième du collège Jules Verne se sont rendus au Centre Culturel St Ayoul de Provins pour assister à un spectacle adapté de l'autobiographie "un sac de billes", de Joseph Joffo. Ils ont assisté à un seul-en-scène mené par le comédien James Groguelin . Dans "un sac de billes", Joseph Joffo raconte comment il a dû quitter Paris avec son frère pour se rendre en zone libre, afin d'échapper à la persécution des juifs par les nazis lors de l'occupation allemande en 1941. Avant la pièce, les élèves avaient étudié une partie de l'œuvre en cours de Français à travers une découverte du texte de Joffo et des extraits du film de Christian Duguay. Ce spectacle s'inscrit également dans un projet interdisciplinaire intitulé " Art, engagement et propagande" que les élèves pourront présenter à l'oral du brevet. Les collégiens ont salué la performance du comédien qui jouait plusieurs rôles à la fois et ont beaucoup apprécié les effets sonores très immersifs. Ils vont à présent rédiger et enregistrer des critiques du spectacle pour les communiquer au comédien et échanger avec lui!